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Courrier des théâtres

Le Figaro – Samedi 25 septembre 1869

NOTES DE VOYAGE

Retour de Bade.

Nous sommes revenu avant-hier soir avec MM. Offenbach et Noriac, et si les voyages forment peu la jeunesse, nous avons pu nous convaincre qu’ils sont du moins pleins d’agrément quand ils sont faits en aussi spirituelle compagnie.

Avec ce maestro et ce directeur, le trajet de Lichtenthal à la gare de l’Est dure moins longtemps que celui de Paris à Saint-Germain ; – il coûte seulement un peu plus cher.

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Lundi, le prince de Galles revenait à Bade avec la princesse, et, apercevant Offenbach devant la Conversation, il se faisait présenter l’auteur des Brigands orné de son inséparable chapeau tyrolien, et il le présentait ensuite à sa femme.

Le chapeau tyrolien joue un grand rôle à Bade ; le prince de Galles lui-même en porte un, peut-être pour flatter Offenbach, qui prétend en avoir inauguré la mode.

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Nous n’avons pas été peu surpris d’apprendre là-bas par les journaux que le Châtelet veut donner une reprise d’Orphée aux Enfers.

Le maestro nous a certifié qu’il n’a jamais été question de cela ; que la pièce appartient si bien aux Bouffes-Parisiens, qu’elle y sera reprise aussitôt après la Princesse de Trébizonde, et que cette nouvelle édition aura lieu avec une distribution presque entièrement nouvelle. J’ai juré de ne pas en dire davantage.

Une autre surprise nous était réservée : la réception, aux Bouffes, d’une opérette en trois actes, les Oies du Capitole, de MM. Léon Beauvallet et Jaime fils, musique d’Offenbach.

Ni M. Noriac, ni le compositeur ne savent ce que cela veut dire : ils n’ont jamais entendu parler de cette pièce.

Mais ce que je puis vous garantir, c’est que la Princesse de Trébizonde, représentée à Bade en deux actes, en aura trois au passage Choiseul.

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Ce que je peux affirmer encore (vous devinez si j’ai le droit de me dire bien informé), c’est que Robinson sera représenté, en février prochain, au théâtre de Darmstadt.

Offenbach ajoute à sa partition, pour ce théâtre, un acte nouveau le retour de Robinson à Hambourg.

En outre, comme le machiniste Brandt va faire pour la scène du naufrage (non jouée à Paris) des prodiges de mise en scène, le maestro écrira une symphonie qui s’exécutera pendant les péripéties de ce naufrage, dont la durée, grâce à l’ingéniosité de M. Brandt, ne sera pas moins de quinze minutes.

Il paraît que ce Brandt est un homme précieux, ce fut lui qui fut mandé par Meyerbeer à Paris pour agencer la cascade du Pardon de Ploërmel, à l’Opéra-Comique.

Jules Prével.

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