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Petit courrier des théâtres

Le Figaro – Lundi 5 octobre 1868

Une des plus jolies choses de l’Ile de Tulipatan, aux Bouffes-Parisiens, est une barcarolle bouffe dont voici les paroles :

I

Dans Venezia la belle,
Piétro le gondelier
Aimait un’jouvencelle
D’meurant sur son palier.
Le père de cett’jeun’fille,
Vieillard octogénaire,
Lui dit : « T’auras beau geindre
Tu ne seras jamais l’mien ! »
Tzing !
Tra la la la,
Glisse, glisse ma gondole.
Tra la la la,
V’la c’que c’est qu’une barcarolle,
Tra la la la.
Glisse, glisse ma gondole.
Tra la la la,
Cette chanson la v’ia

II

Vous auriez vu ses larmes,
C’était comme un ruisseau.
Dans la ville en alarmes,
On n’allait qu’en bateau.
Les communications
En fur’nt interceptées,
Et le facteur rural
Donna sa démission.
Tzing !
Tra la la la, etc…

III

Enfin, un jour, le père
Dit : « Ça m’est bien égal,
Epouse-le, ma chère,
J’vas me j’ter dans l’ canal. »
Si vous voulez avoir
D’autres renseignements,
La jeun’ fille est visible
De midi à quatre heures.
Tzing !
Tra la la la, etc…

*
* *

Evidemment, ces paroles, seules, ne disent pas grand’chose, mais quand vous entendrez la musique qu’Offenbach a jetée là-dessus !

Jules Prével.

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