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Hier lundi, on a mis en scène à l’Opéra-Comique le premier acte de Vert-Vert.
Dans Vert-Vert, Potel continue son emploi de capitaine de dragons. Il songe à adresser au ministre de la guerre une demande de médaille militaire ou de bureau de tabac pour quinze ans de services continus dans la cavalerie... à l’Opéra-Comique.
Offenbach a fait un nouveau duo au deuxième acte, et des couplets au troisième pour M. Gailhard.
Un ensemble très gai sera cependant modifié : on s’est aperçu qu’il rappelait trop... Rien n’est sacré pour un sapeur.
Ces réminiscences ou, pour mieux dire, ces rencontres, plus fréquentes et plus fortuites que l’on ne croit, sont le désespoir des compositeurs.
Ils ne les soupçonnent même pas, quand à l’exécution, il suffit d’un voix gouailleuse pour accuser et signaler la ressemblance et renverser tout le travail du musicien.
Cela est dur ; mais, en somme, c’est un service rendu.
Samedi, pendant que l’on jouait la Madone à la Gaité, les Bouffes-Parisiens faisaient débuter dans Lischen et Frischen [1] une jeune et jolie blonde, mademoiselle Raimonde, qui n’a encore paru sur aucun théâtre.
En même temps, madame Thierret prenait, dans M. Choufleuri restera chez lui, le rôle que Léonce y créa. Désiré et Jean-Paul, toujours très drôles.
On répète activement la pièce de Deffès et de Najac, qui passera dans une huitaine.
On vient de lire une bouffonnerie de MM. Jaime et Gille, musique de M. Libes, pour Désiré, Berthelier et Hamburger, pour ses débuts aux Bouffes-Parisiens.
Enfin, dans le courant de mai, on lira la pièce d’Offenbach, Meilhac et Halévy, pour mademoiselle Schneider. Titre : la Diva.
La Périchole a été jouée samedi à Bruxelles avec un très grand succès au théâtre des Galeries-Saint-Hubert. Madame Delvil et M. Duplan, qui jouent là-bas les rôles de mademoiselle Schneider et de M. Dupuis, ont été fort applaudis. La mise en scène est luxueuse.
Jules Prével.