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Chez le duc de Morny
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Le bal d’hier comptera certainement parmi les plus brillants de !a saison. Décidément, la présidence a le dessus dans ce tournoi étourdissant qui, depuis le commencement de l’hiver, menace de nous mettre sur les dents. (...)
Spirituel, le duc de Morny l’est jusqu’au bout des ongles. J’aurais donné beaucoup pour assister à certaines conversation qui s’était [mot illisible], hier, sur les trois heures, à l’angle de la grande galerie, tout près de l’orchestre. Il y avait auprès du duc – écoutez bien – [une ligne illisible] loin de là, Viollet-le-Duc, sans lequel il n’y a pas de vraie fête ; Feuillet, Sandeau, Halévy et le maestro Offenbach. Tous ces gens d’esprit-là en diront long, le jour où il leur en prendra fantaisie, sur les causeries de Morny.
Je ne crois pas blesser le duc-président en lui donnant le nom sec dont ses amis ou ses admirateurs – ainsi le veut la gloire – l’ont depuis longtemps honoré. On dira Morny comme on dit Offenbach, comme on dira Halévy.
C’est précisément cette sympathie pour la personne du duc qui fait de ses bals, même de ses bals officiels, des réunions exceptionnellement courues.
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Heureusement, on va se retrouver. On annonce, en effet, une soirée pour jeudi en huit. On donnera la comédie. Les artistes des Bouffes joueront Monsieur Choufleury, et, comme piquante attraction, Mlle Madeleine Brohan, dans une comédie inédite dont on dit merveille. Cela s’appelle Sur la grande route.
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Bixiou.