Si nous parlions un peu de M. Offenbach ?…
Comment ne pas parler d’un pauvre auteur qui aura trois petites pièces en même temps sur les affiches dans la plus mauvaise saison de l’année ?… Le Roi Carotte à la Gaîté, Fantasio à l’Opéra-Comique, Boule-de-Neige, aux Bouffes-Parisiens !
De Fantasio nous n’avons rien à dire, si ce n’est que cet ouvrage, en trois actes et quatre tableaux, sera interprète par madame Galli-Marié qui succède à Capoul, par Ismaël qui remplace Gouderc, par MM. Potel, Melchissédec et mademoiselle Priola. – La mise en scène sera épatante. On affirme que M. du Locle veut faire des prodiges pour les décors et les costumes.
Quant à Boule-de-Neige, je ne veux pas dire dès aujourd’hui tout ce que j’en sais. Apprenez seulement, bien-aimés lecteurs, bien-aimées lectrices, que cet opéra-bouffe en trois actes, de MM. Nuitter et Trefeu, a été tiré par eux d’une légende norwégienne très amusante, et que, joué par toute la troupe comique des Bouffes, il servira, en outre, aux débuts d’une ravissante dugazon, madame Peschard, la femme du ténor, qui vient d’être engagée.
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J’arrive au Roi Carotte !
Les répétitions sont menées avec une activité dévorante.
Il n’y a pas huit jours que MM. Sardou et Offenbach ont lu les deux premiers actes aux artistes, et dès demain toute la masse chorale répétera le premier acte devant le maestro.
Il y a 90 choristes ! Rien que ça !
Les deux premiers actes du Roi carrotte [1] comportent 29 morceaux de musique. N’en soyez pas épouvanté, ô lecteurs, car celui qui écrit ces lignes a eu le plaisir d’entendre une vingtaine de ces morceaux, et il peut vous prédire qu’en sortant de la première représentation, vous les fredonnerez malgré vous !
Du reste, les deux premiers actes sont les plus longs, les plus développés. Le troisième ne contiendra que deux ou trois grands effets de musique.
Il renferme, entre autres choses, une Révolte où vous entendrez une espèce de Marseillaise chantée par M. Soto. Je ne vous dis que ça.
Je pourrais bien encore vous parler d’un défilé, Marche des Insectes, qui est une trouvaille des plus comiques et des plus originales, mais si je continuais ce déplorable système d’indiscrétions, on ne me raconterait plus rien, et vous seriez les premiers à en pâtir. Je m’arrête.
Non, vous saurez encore que mademoiselle Seveste, de l’Opéra-Comique, vient d’être engagée pour créer dans cette pièce le joli rôle de Rosée-du-Soir.
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Je m’aperçois que je n’ai rien dit de la pièce. Impossible d’en parler sans déflorer ses effets. M. Sardou ne me pardonnerait pas.
Tout ce que je peux vous garantir, c’est que le Roi Carotte est une vraie pièce, et que chaque scène amène une série d’incidents qui tous se relient à l’action principale.
Du reste, vous verrez ça… vers le 20 ou le 24 décembre.
Jules Prével.