Mercredi 3 septembre 1873
C’est ce soir que le maestro Jacques Offenbach rouvre au public les portes du théâtre de la Gaîté. Mes confrères vous diront leur avis sur la valeur du premier ouvrage : le Gascon, et sur les magnificences de la mise en scène. Je n’ai à vous parler que des efforts faits par le nouveau directeur pour satisfaire matériellement, le public.
Tout d’abord, comme vous le savez, le. théâtre a été absolument remis à neuf. Il est éblouissant de dorures, et le confortable y a été soigné par (…)
Orphée aux Enfers
Jeudi 4 septembre 1873
Inauguration de la nouvelle Gaîté.
La voilà faite enfin, cette réouverture si impatiemment attendue et qu’une indisposition du nouveau directeur de la Gaîté a retardée d’une huitaine de jours ! Froufrou, prétendant que son vrai public des premières, son public à lui, vagabonde encore aux bords de la mer ou à travers bois à la recherche d’un lièvre accommodant, Froufrou s’en est rapporté à moi pour le compte rendu des petits côtés de la représentation. Et Froufrou a eu tort, car le (…)
Vendredi 5 septembre 1873
Ce soir :
Réouverture de la Renaissance, première représentation de Pomme d’api, opérette en un acte première représentation de la Permission de dix heures, opérette en un acte : reprises de M. Choufleuri restera chez lui et d’Apothicaire et Perruquier.
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Voici la légende du Gascon, dont les deux premiers couplets sont chantés par mademoiselle Guiotti, et le troisième, qui a été bissé, par Lafontaine :
Non loin du pays de Gascogne. Mon père avait un vieux château, Fièrement se (…)
Pomme d’api
La Permission de dix heures
Monsieur Choufleuri restera chez lui…
Apothicaire et Perruquier
[Le Gascon (drame)]
Vendredi 5 septembre 1873
Gaîté. – Le Gascon, drame en neuf tableaux, par MM. Théodore Barrière et Louis Davyl.
Le Gascon appartient à la famille des drames de cap et d’épée, qui, depuis l’époque de 1830, où l’on vit éclore ce nouveau « genre national, » a pris, dans les amusements du public, la place de l’antique tragédie, de solennelle mémoire. Ne vous y trompez pas ; ces sortes de panoramas historiques exercent sur les masses une attraction égale à leur influence. Un nombre infini de braves gens ne sait, de (…)
[Le Gascon (drame)]
Vendredi 5 septembre 1873
La Patte à Coco.
Les premières vont vite. On a tout juste le temps d’essuyer les verres de sa lorgnette. J’ai retrouvé, hier soir, au théâtre du Château-d’Eau, une partie du public de la première du Gascon ; partie notablement revue et corrigée, car l’Alhambra de M. Cogniard a, pour quelques délicats, l’inconvénient d’être un Alhambra, et de posséder comme tel un promenoir-fumoir où l’on peut déguster un bon bock entre deux couplets de Clairville. Il est vrai que la direction ne compte pas (…)
[Le Gascon (drame)]
Samedi 6 septembre 1873
(...)
A propos de traités, la Commission vient d’en faire signer cinq nouveaux dont voici la durée :
(...)
Gaîté (Offenbach), du 27 août 1873 au 28 août 1876 ;
(...)
Jules Prével.
Samedi 6 septembre 1873
Réouverture de la Renaissance
Il était dans un des quartiers les plus fréquentés de Paris, un charmant petit théâtre, élégant et coquet au possible qui se mourait de consomption. On avait appelé à son secours les médecins les plus émérites. En désespoir de cause on avait été même jusqu’à appeler au chevet du malade les docteurs Touroude et Zola, hommes aux remèdes énergiques, qu’on ne fait venir que dans les cas désespérés.
Rien n’y avait fait. La dernière heure du pauvre petit théâtre (…)
Pomme d’api
Samedi 6 septembre 1873
Chatean-d’Eau. – La Patte à Coco, féerie en trois actes et vingt tableaux par MM. Clairville et Gaston Marot.
(...)
Les développements fournis par cette donnée rabelaisienne ne sont pas tous également heureux, ou rappellent trop fidèlement la donnée première du Roi Carotte ; mais il faut citer cependant comme une invention amusante la scène où la population de Haut-Bignon, informée des propriétés magiques de Cascarinet, se précipite sur le malheureux pitre, qui fournit une course (…)
Le Roi Carotte
Dimanche 7 septembre 1873
Réouverture
Pomme d’api, opérette en un acte, de MM. Halévy et Busnach, musique de M. Offenbach. La Permission de dix heures, opérette en un acte, paroles de MM. Melesville et Carmouche, musique de M. Offenbach.
Après le drame sombre, réaliste, la musique gaie, vive, sautillante, enfin Offenbach’s Music, comme diraient les Anglais. Voilà ce que nous a offert M. Hostein pour la réouverture de la Renaissance.
Franchement, ce genre nouveau convient mieux à cette petite salle toute (…)
Pomme d’api
La Permission de dix heures
Monsieur Choufleuri restera chez lui…
Apothicaire et Perruquier
Dimanche 7 septembre 1873
Voici, d’après un journal américain le Baltimore Gazette, l’origine d’Orphée aux enfers et de la Belle-Hélène :
« Offenbach, alors qu’il était chef d’orchestre au Théâtre-Français, a été tellement saturé et dégoûté de tragédie classique, qu’il s’en est vengé depuis en composant ces opéras. »
Gustave Lafargue.
Orphée aux Enfers
La Belle Hélène