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Semaine théâtrale

Le Ménestrel – Dimanche 4 février 1866

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On annonce aussi la première représentation de Barbe-Bleue aux VARIÉTÉS pour demain lundi.

M. Offenbach est appelé en Allemagne pour le 15. Il a sans doute quelque ouvrage nouveau commandé pour la saison d’été à Ems. Pour l’automne prochain, il a de plus à livrer deux partitions, l’une à l’Opéra-Comique, sur un livret de MM. Cormon et H. Crémieux ; l’autre au Palais-Royal, sur un livret de MM. H. Meilhac et Lud. Halivy [1], intitulé la Vie Parisienne.

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Les Bergers n’ont pas tenu tout ce qu’ils promettaient, et ce ne sont pas assurément les vives symphaties de la presse qui lui ont manqué. Tout le monde avait constaté dans le premier acte une élévation de style inespérée, de la part du joyeux maestro, et dans le second acte, un délicieux pastiche de musique Pompadour. Nous nous plaisons à le rappeler aujourd’hui par manière d’oraison funèbre.

Le public n’ayant pas rendu justice à cette aimable partition, on vient de reprendre la grande bouffonnerie classique, Orphée aux Enfers. Trois ou quatre cents représentations n’en avaient pas dit le dernier mot. C’est le chef-d’œuvre du lieu et sa triomphale ressource dans les jours difficiles.

La musique d’Orphée est toujours aussi vive, aussi pimpante que le premier jour. On en fredonnait tous les heureux motifs durant les entractes et à la sortie du théâtre. Ils vont se réveiller de toutes parts et se remettre à sautiller de plus belle sur tous les pianos ; les derniers bals de l’hiver vont se trémousser dessus, et M. Offenbach sera toujours le plus grand petit maestro qui sache émoustiller et dérider une époque maussade et soucieuse.

Orphée aux Enfers a retrouvé ses principaux interprètes de 1858. Mlle Tautin y est plus comédienne que jamais et y lance victorieusement l’Évohé. C’est toujours Tayan qui tient le rôle et le violon d’Orphée ; Désiré et Léonce sont toujours les joyeux compères de celle féerie burlesque ; Les seconds rôles féminins sont confiés à Mlles Tostée, Garait, Géraldine, Gervais, Théric... Et jamais la mise en scène du dernier tableau n’a été plus coquette et plus éblouissante.

H. MORENO.

[1SIC

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