1874

Courrier des théâtres

Lundi 23 novembre 1874
Madame l’Archiduc commence à faire son tour de Franc et de l’étranger. On la monte simultanément à Bordeaux, Toulouse, à Bruxelles, à Londres, à Vienne, en Italie et en Espagne. Hier, à deux heures, M. Offenbach recevait chez lui à la fois six directeurs de théâtre. On pouvait reconnaître parmi eux M. Humbert de Buxelles, MM. Stoiner et Jauner de Vienne et M. Wood de Londres. Tous ces messieurs sont partis avec la partition de Madame l’Archiduc sous le bras. La pièce sera donc en même (...)
Madame l’Archiduc

La Soirée Théâtrale – Une répétition de la Haine

Mercredi 25 novembre 1874
– À quand la Haine ? C’est la question qu’on m’adresse à peu près partout, dans les théâtres comme ailleurs. Pour pouvoir y répondre, je me suis rendu ce soir à la Gaîté où l’on en est au septième relâche. Gusman lui-même qui, armé de son pied de mouton, avait la réputation de vaincre tous les obstacles, n’eût pas forcé la consigne formelle défendant l’entrée de la Gaîté à quiconque ne fait pas partie de la pièce. Seulement, votre serviteur est armé d’un talisman autrement puissant que (...)
La Haine (drame)

La Soirée Théâtrale

Mercredi 25 novembre 1874
La moitié des théâtres de Paris ayant fait peau neuve, l’autre moitié s’empresse d’imiter cet exemple et avant qu’il soit quelques jours nous aurons des spectacles nouveaux sur toute la ligne. À la Gaîté relâche pour la Haine, à l’Ambigu relâche pour Cocagne ; les Folies-Dramatiques jouent encore la Fiancée du Roi de Garbe, mais dans la journée on met tout voile dehors pour la reprise d’Héloïse et Abeilard ; je ne parle pas des revues que l’on active au Château-d’Eau, aux Folies-Marigny, (...)
La Haine (drame)

La Soirée Théâtrale – La soirée des grands-ducs

Vendredi 27 novembre 1874
Une note du Figaro de ce matin a jeté le trouble, ce soir, dans beaucoup de théâtres. Elle disait que les grands-ducs de Russie avaient fait retenir par dépêche une loge dans un théâtre de genre. Mais dans quel théâtre ? (…) Et je vais aux Bouffes. Justement le troisième acte de Madame l’Archiduc vient de commencer. Le contrôleur ne se possède plus. – À nous la palme ! s’écrie-t-il. C’est nous qu’ils ont choisis. – Qui, ils ? – Comment qui ! mais les grands-ducs, les grands-ducs de Russie (...)
Madame l’Archiduc

Courrier des théâtres

Vendredi 27 novembre 1874
Un directeur de théâtre qui perd beaucoup d’argent et qu’une déveine constante semble poursuivre, causait avec un impresario qui devant donner prochainement une pièce nouvelle fait relâche depuis plusieurs jours. – Vous ne sauriez croire, disait ce dernier à son confrère, vous ne sauriez croire combien tous ces relâches successifs me font perdre d’argent. – Hélas, murmura le premier directeur, vous êtes bien heureux, vous. Si comme vous je pouvais faire relâche tous les soirs, je perdrais (...)

La Soirée Théâtrale

Samedi 28 novembre 1874
La Haine a été répétée généralement ce soir. J’ai raconté, il y a plusieurs jours, tout ce qu’il y avait à raconter à propos des répétitions à la Gaîté, – n’y revenons donc pas et affirmons à messieurs de la censure que leur volonté a été respectée et que personne n’a songé à forcer la consigne qu’ils avaient imposés à Offenbach. Maintenant, pourquoi cette répétition à huis clos ? Ces messieurs n’ont-ils pas eu tout le temps de lire le manuscrit de la Haine ? Si cette lecture ne leur a pas (...)
La Haine (drame)

La Soirée Théâtrale

Dimanche 29 novembre 1874
Dernière répétition à la Gaîté – répétition de raccords. C’est bien la dernière, par exemple. Tous les Sardou de la terre n’y changeraient rien. Cette répétition a eu son prologue – dramatique comme la plupart des prologues. Figurez-vous qu’à force d’entendre crier Sardou, Offenbach a attrapé une extinction de voix terrible. Or, ce soir, le directeur seul pouvait, par ses ordres de la dernière heure, assurer cet ensemble sans lequel il n’y a pas de bonne représentation. Pour cela il lui (...)
La Haine (drame)

Courrier des théâtres

Dimanche 29 novembre 1874
Ce soir : À la Gaîté, première représentation de la Haine, drame en cinq actes et huit tableaux de M. Victorien Sardou.
Nous prévenons nos lecteurs que la Haine commencera à sept heures et demie précises. On se rappelle qu’à la première d’Orphée le rideau s’est très exactement levé à l’heure indiquée, il en sera de même ce soir. Mais qu’on prenne ses précautions. La complication de la partie décorative nous vaudra des entr’actes extrêmement longs. Le spectacle finira donc probablement à (...)
La Haine (drame)

La Soirée Théâtrale – Une première manquée

Lundi 30 novembre 1874
Aujourd’hui à midi tout était bien arrêté. La Haine devait passer ce soir. Offenbach dans son cabinet distribuait les derniers strapontins vacants et Sardou envoyait à tous ses amis des lettres où il leur recommandait instamment de se trouver au théâtre à sept heures et demies très précises. Bref, toutes les mesures étaient prises et chacun se préparait avec émotion à la grande bataille. Mais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . À (...)
La Haine (drame)

Courrier des théâtres

Mardi 1er décembre 1874
Ce soir : (…) A la Gaîté, première représentation de la Haine, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Victorien Sardou. Levée du rideau à sept heures et demie précises. Consulter l’affiche
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Nous recevons à l’instant même la lettre suivant de M. Offenbach, que nous nous empressons d’insérer.
Dimanche, 29 novembre. Mon cher de Villemessant, Une foule de bruits contradictoires circulent au sujet de l’incident qui a empêché la première représentation de La Haine, hier, à la (...)
La Haine (drame)

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