Jeudi 18 janvier 1877
En fait de premières, nous n’avons que la première du livre d’Offenbach sur l’Amérique qui se joue depuis ce matin au théâtre de M. Calmann-Lévy.
Offenbach excellait déjà dans l’art de mettre en scène, il excelle maintenant dans l’art de mettre en pages.
L’ouverture, – pardon, la préface – d’Albert Wolff est charmante et, sans empiéter sur le domaine bibliographique de mon collaborateur Gille, je puis dire que ce volume contient de nombreux chapitres destinés à devenir rapidement (...)
[Récit : Notes d’un musicien en voyage]
Jeudi 18 janvier 1877
Pour aller plus vite en besogne, les Variétés ont fait relâche hier soir et répété le Docteur Ox, avec décors, luminaire, mais sans orchestre. On a essayé pour la première fois l’éclairage au gaz oxy-hydrique, qui, grâce à des combinaisons nouvelles et fort ingénieuses, est destiné, nous dit-on, à faire beaucoup d’effet.
Pendant toute la nuit dernière, on a travaillé au théâtre pour installer les deux petits gazomètres contenant l’un le gaz hydrogène, l’autre le gaz oxygène qui doivent, (...)
Le Docteur Ox
Vendredi 19 janvier 1877
Parlons de Jacques Offenbach, tant à l’occasion de son livre sur l’Amérique qu’en raison de ses deux opérettes en préparation, l’une aux Variétés, le Docteur Ox, l’autre aux Folies-Dramatiques, la Foire de Saint-Laurent.
Au début de sa carrière artistique, Jacques Offenbach préludait par le rhythme particulier de son tempérament au rhythme de sa musique. Les initiés d’autrefois n’ont pas oublié les premières manifestations de ce tempérament original, dans les soirées de carnaval qui (...)
Le Docteur Ox
La Foire Saint-Laurent
Vendredi 19 janvier 1877
Très animée, la représentation donnée ce soir aux Variétés au bénéfice de M. Cooper. (…)
Le régisseur lui-même se rappelle que dans sa jeunesse il avait une jolie voix et propose de chanter : Ah ! quel plaisir d’être soldat ! (…)
M. Daubray, le professeur d’escrime de la Boîte au Lait, élève de Staat, a porté un défi à tous les professeurs d’escrime de Paris. Le monologue qu’il a débité à cette occasion est fort amusant. Il y est question de Cooper et de Christian, de Staat et de (...)
La Grande-Duchesse de Gérolstein
La Boîte au lait
Samedi 20 janvier 1877
(…) Le directeur du Châtelet compte jouer la féerie de d’Ennery et Clairville [1] jusqu’au 20 ou 25 mars. Après quoi viendra le Voyage dans la Lune, toujours avec Zulma Bouffar et Christian, que l’on vient d’engager. M. Castellano a également attaché à son théâtre, pour cette reprise, la première danseuse de la Gaîté, Mlle Fontabello ; il n’a même pas oublié de prendre les quatre gentilles hirondelles que l’on avait remarquées dans le ballet de la Neige.
Jules Prével.
Le Voyage dans la lune
Samedi 20 janvier 1877
Les Sept Châteaux du Diable ont atteint hier, sans effort, leur 100e représentation.
Ils ont fait tomber, pendant ces cent premières soirées, dans la caisse de M. Castellano, la remarquable somme de 586,657 fr. 50.
Ce qui constitue une moyenne non moins respectable de 5,866 fr. 57 par représentation.
Le directeur du Châtelet compte jouer la féerie de d’Ennery et Clairville jusqu’au 20 ou 25 mars. Après quoi viendra le Voyage dans la Lune, toujours avec Zulma Bouffar et Christian, que (...)
Le Voyage dans la lune
Samedi 20 janvier 1877
(…) Le Châtelet a donné ce soir la centième représentation des Sept châteaux du diable.
En l’absence de M. d’Ennery, M. Castellano a remplacé le souper traditionnel par un envoi de mille francs, à la Caisse de secours des artistes dramatiques.
Je crois que personne ne se plaindra de cette infraction à la règle établie, ni Thérésa, ni Mme Donvé, ni aucun des artistes qui ont tant contribué au succès de cette reprise.
Si l’exemple de M. Castellano pouvait être suivi désormais par tous (...)
Lundi 22 janvier 1877
(…)
– Voici mon plan, aurait dit Tchernaïeff. Nos armées combinées se porteront d’abord sur le théâtre des Variétés. Après avoir fait prisonnier le Docteur Ox, nous bousculons les Turcs, et par une marche
de flanc nous arriverons à temps pour empêcher la première représentation de la Marjolaine.
– A merveille, aurait répondu Sarcey, quand nous aurons refoulé l’opérette en Asie, la conférence se réunira de nouveau et cette fois avec succès.
(…)
Albert Wolff.
Le Docteur Ox
Mardi 23 janvier 1877
(…) Les mots abondent dans Dora. Je puis en citer quelques-uns.
(…) Dans le salon de la princesse Bariatine on voit, de l’autre côté d’une glace sans tain, deux personnages qui discutent. – Ce sont deux députés d’opinions radicalement opposés, dit la princesse à un député de ses amis, j’aurais intérêt à les mettre d’accord… tâchez donc de savoir ce qu’ils se disent. – J’y cours. Puis revenant : – Mais cela va très bien. Je viens d’entendre l’un qui répondait à l’autre : « Je suis tout à (...)
La Belle Hélène
Mercredi 24 janvier 1877
Le Figaro a publié, il y a quelques jours, la préface que notre collaborateur Albert Wolff avait mise au commencement des Notes d’un Musicien en Voyage, par Jacques Offenbach ; le volume nous arrive de chez Lévy et nous nous empressons d’en couper quelques feuillets pour nos lecteurs.
Tout d’abord, il faut dire que M.Offenbach n’a pas la prétention d’avoir découvert l’Amérique et qu’il n’a fait que publier ses impressions à mesure qu’elles se produisaient ; ce sont de véritables notes, (...)
[Récit : Notes d’un musicien en voyage]
La Jolie Parfumeuse
La boulangère a des écus