1865

Échos de Paris

Dimanche 1er octobre 1865
Je n’aime pas les gens graves.
Ce n’est pas la légalité, c’est la gravité qui nous tue.
Notre belle France est peuplée de braves gens qui portent leur cravate blanche, leur crâne chauve et leur énorme sottise, comme le gonfalonier de Florence devait porter son gonfalon, – d’où la dénomination de gonfaloniers votée avec acclamation à toute cette peu intéressante classe de mammifères.
J’ai entendu dire un soir à un aimable notaire que Henri Heine n’avait rien de sérieux.
Cet arrêt (...)
La Belle Hélène

Théâtres

Dimanche 8 octobre 1865
(...)
Les Bouffes-Parisiens ont donné cette semaine un petit acte dont le titre m’échappe. Livret visant à la gaieté, musique correctement écrite, chanteurs accompagnés par le bruit des conversations particulières. On donnait, le même soir, la reprise du Mariage aux lanternes, une agréable partition d’Offenbach, dans le goût de l’Opéra-Comique. Elle renferme un duo entre deux commères plein de verve : mademoiselle Tautin, prenez garde ! vous ne chantez plus, vous criez !
Les Refrains (...)
Le Mariage aux lanternes Les Refrains des Bouffes

Échos de Paris

Dimanche 8 octobre 1865
La reprise de Croquefer me rappelle l’historiette suivante :
Berthelier épousait Mlle Frasey. C’était, je crois, l’an passé. Le soir devait être servi, chez le marié, un diner superbe.
L’heure du diner venue, les gens de la noce arrivent.
On cherche les mariés. Personne. Plus de mariés.
On parcourt Montmartre tout entier. Montmartre ne rend pas sa proie.
Les gens de la noce vont souper au restaurant.
Le lendemain, X..., du Palais-Royal, rencontre Berthelier :
– Ah ! ça, (...)
Croquefer Lischen et Fritzchen

Petit courrier des théâtres

Dimanche 8 octobre 1865
Mercredi 11 octobre :
Au Gymnase, au bénéfice de Mlle Delaporte : Il ne faut jurer de rien.
La première représentation de : le Tattersall brûlé.
Intermède par Mme Gueymard.
Le trio du Toréador, par Mlle Marimon, MM. Ponchard et Crosti.
Une chansonnette de Déjazet.
Berthelier dans le Petit Ebeniste.
Enfin, les Deux Aveugles, avec Pradeau. ___
Arromanches est un petit port de mer normand, aimé des vaudevillistes et des dramaturges ; qui se douterait que dans ce petit village où (...)
Les Deux Aveugles Barbe-Bleue

Causeries

Jeudi 12 octobre 1865
Après la rentrée des jeunes élèves, nous allons voir la rentrée des cours et tribunaux ; les étudiants vont rentrer le mois prochain ; on rentre les orangers aux Tuileries et Mlle Suzanne Lagier est rentrée la semaine dernière à l’Eldorad ; en attendant que tout le monde soit rentré dans sa stalle pour l’hiver, la huitaine qui vient de s’écouler n’a produit aucun événement.
Aucun financier n’a passé la frontière, les assassins se reposent ou sont dans leurs terres, et les petites dames, (...)
La Belle Hélène

Petit courrier des théâtres

Dimanche 15 octobre 1865
Jacques Offenbach, qui a déjà les Bouffes-Parisiens, qui écrit pour Ems et pour l’Allemagne, qui doit livrer aux Variétés, pour la rentrée de Mlle Schneider, une Barbe Bleue en trois actes, Jacques Offenbach trouverait, dit-on, encore le temps de signer et de tenir un traité avec le Palais-Royal. Il n’y a encore rien qui réussit comme le succès.
Adolphe Dupeuty.
Barbe-Bleue La Vie parisienne

Échos de Paris

Dimanche 22 octobre 1865
La revue de fin d’année qui sera représentée au théâtre de Compiègne a pour titre : les Commentaires de César,
Une bonne revue devant être farcie de couplets, je ne désespère pas d’apprendre que M. de Massa aura chanté ainsi les soldats du vainqueur des Gaules :
Ne raillez pas la garde prétorienne.
Et présenté de la sorte le héros d’Alesia et de M. Aimé Millet :
Ce chef barbu qui s’avance,
Bu qui s’avance,
Bu qui s’avance,
C’est Vercingétorix,
Le Vercingétorix.
Jules Claretie.
La Belle Hélène

Courrier de Paris

Dimanche 22 octobre 1865
(...)
L’affaire des duchés vous laisse froid, et vous n’avez pas encore songé à rimer sur un air d’Offenbach la politique tortueuse de l’Autriche, mais laissez-moi vous faire part d’une idée qui m’obsède : je crains que vous n’ayez voulu payer par une épigramme contre la révolution de Février la décoration dix fois méritée que le Moniteur, il y a quelque temps, a attachée à votre boutonnière. Apprenez donc, mon cher Lambert, que les gouvernements ne vous savent jamais aucun gré de ces (...)

Échos de Paris

Dimanche 12 novembre 1865
Grande surprise du public parisien aux concerts Pasdeloup l’autre jour.
On avait annoncé que M. Dupuis, professeur au Conservatoire de Liège, allait jouer un concerto de Mendelssohn.
Etonnement général, lorsqu’on voit paraître sur l’estrade de l’orchestre – qui ? – M. Dupuis, des Variétés.
Dupuis lui-même.
Le public crut à une plaisanterie et se disposa à écouter la romance de la Belle Hélène ou le monologue d’Un mari dans du coton.
Pas du tout.
Dupuis joua en artiste consommé (...)
La Belle Hélène

À travers Paris

Jeudi 16 novembre 1865
(...)
Non ! jamais je n’oublierai ces sept demoiselles, qui sont venues souffler dans des instruments de cuivre au bénéfice de Couder.
Tout d’abord, on a cru que ces dames venaient jouer les Sept demoiselles à marier d’Offenbach.
Hélas ! ce n’était qu’un rêve !
Les six blanches et la négresse ont commencé un tapage...
Li petite négresse pas gentille ! Oh ! non : Petit blanc à vous pas content de trompette... Petit vitrier qui passe plus fort ! P’tite négresse pas gentille ! Petit (...)

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