Dimanche 1er janvier 1865
On parle pas mal aussi d’Offenbach... et l’on a bien raison. Quelle verve inépuisable, et quelle activité !
– Le 5 du mois prochain, me disait-il hier, je serai à Cologne où je monterai les Fées du Rhin !
– A Vienne, bien !
– Huit jours après, à Vienne, où je dirigerai la représentation, de la Belle Hélène !
– A Cologne, très bien ! Et à la fin du mois ?
– Oh à la fin du mois, je serai à Berlin et je surveillerai les Géorgiennes !
Offenbach, c’est le Juif-Errant de la musique (…)
La Belle Hélène
Les Géorgiennes
Die Rheinnixen (Les Fées du Rhin)
Dimanche 1er janvier 1865
Nous sommes assez heureux pour pouvoir offrir aujourd’hui à nos abonnés la primeur de l’INVOCATION A VÉNUS, couplets de la Belle Hélène chantés par Mlle Schneider au théâtre des Variétés, et qui sont bissés tous les soirs. Nous devons à l’obligeance de M. Offenbach, l’auteur de la musique, et à celle de MM. Gérard et Ce, ses éditeurs, la communication de là partition, qui ne sera mise en vente que dans quelques jours.
La Belle Hélène
Jeudi 5 janvier 1865
Des hommes ferrés sur la littérature, assure-t-on, ce sont MM. les musiciens du théâtre des Variétés.
Voici un mot de l’un d’eux, recueilli par Jouvin, à la première de la Belle Hélène :
UNE FLUTE, à un violon. – Qu’est-ce qu’elle veut donc dire, cette Hélène, quand elle dit à Achille « Vous marivaudez ? »
LE VIOLON. – Marivauder ? Connais pas.
UN VIOLONCELLE. – Je le sais, moi. Ça vient de Marivaux.
PLUSIEURS VOIX. – Qu’est-ce que ça, Marivaux ?
LE VIOLONCELLE. – Je vas vous (…)
La Belle Hélène
Jeudi 5 janvier 1865
On n’accusera plus, il faut l’espérer, Jacques Offenbach d’être un jettatore, après l’anecdote suivante.
C’était il y a deux ans, à Ems, où Offenbach était, venu diriger les répétitions de Lischen et Fritchen ; quelques heures avant la première représentation, Offenbach voulut tenter la chance, entra dans la salle de jeu et jeta sur le tapis vert quelques florins qui furent aussitôt ratissés par le croupier. Mais par un hasard singulier, cet employé, en ramenant à lui l’argent d’Offenbach, (…)
La Belle Hélène
Lischen et Fritzchen
Jeudi 5 janvier 1865
Nous ne sommes pas Mathieu de la Drôme, c’est peut-être une raison pour que nos prédictions se réalisent. Nous avions annoncé à l’avance le succès de la Belle Hélène, et, malgré les criailleries des païens qui ne veulent pas qu’on touche aux dieux, ce succès a dépassé notre attente.
Hier, lundi, la recette a été de 4,620 fr. 50 c. !
C’est le plus beau total que le caissier des Variétés ait jamais eu à coucher calligraphiquement sur son registre.
Qu’on vienne dire maintenant que Paris (…)
La Belle Hélène
Jeudi 12 janvier 1865
Je me plaignais à un mendiant qui, chaque matin, vient jouer de l’acordéon [1] dans ma cour, du peu de variété de son répertoire, qui se résume en une polka d’Offenbach.
– Je n’ai pas besoin de changer d’air, me dit-il d’un air naïf, je change si souvent de cour !
ADRIEN MARX.
Dimanche 22 janvier 1865
Lorsque le succès de la Belle Hélène le permettra, les Variétés se proposent de mettre à l’étude deux ouvrages importants :
Le premier dû à l’heureuse collaboration de MM. Labiche et Delacour, et qui aura pour titre l’Homme qui manque le Coche ;
Le second de M. Dumanoir qui a pris pour sujet : les Fruits secs, un titre que je n’hésite pas à céder à l’auteur des Femmes terribles, avec l’autorisation de mon chef de file, M. Philarète Chasles, qui avait bien voulu m’autoriser il y a (…)
La Belle Hélène
[Airs lyriques]
Dimanche 29 janvier 1865
Les recettes monstres de la Belle Hélène n’ont pas paru aux heureux directeurs des Variétés une excuse suffisante pour se montrer ingrats envers leur personnel, comme c’est assez l’ordinaire. Nous avons déjà parlé des sérieux encouragements pécuniaires donnés à tout l’orchestre. Aujourd’hui, nous apprenons la juste récompense donnée à un jeune artiste qui s’est fait remarquer par la critique et le public dans ses trois dernières créations du bohème de l’Homme n’est pas parfait, du vieux (…)
La Belle Hélène
Dimanche 12 février 1865
(...)
Nous arrivons à Nice à sept heures.
Je suis à peine descendu de wagon que mes oreilles sont écorchées par une horrible musique allemande. Je reconnais la valse des Deux Aveugles et je commence à avoir des soupçons. On pousse de frénétiques hurrahs ! plus de doute, c’est Offenbach qui vient au-devant de nous en compagnie de quelques amis et nous donne une aubade.
(...)
H. de Villemessant.
Les Deux Aveugles
Dimanche 12 février 1865
Vous rappelez-vous il y a moins de deux ans, aux Délassements-Comiques, un acteur qui trouvait moyen de se faire applaudir par les quatre ou cinq spectateurs de la, salle ? Je ne sais quel bon vent amena un jour le directeur des Variétés M. Cogniard, dans le boui-boui de la rue de Provence, mais en sortant il engageait Couder, il lui faisait jouer tour à tour les Médecins, le Joueur de Flûte, Brididi, hier encore Agamemnon de la fructueuse Belle Hélène ; quel était son engagement ? je (…)
La Belle Hélène